Vaulx-en-Velin

Publié : 28 août 2023 Mise à jour : 29 août 2023
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7 monuments remarquables : le château

Le château – Le Village

Le Château est l’un des monuments le plus ancien de la Ville de Vaulx‑en‑Velin, ses racines paraissent remonter au XIIIe siècle. A l’origine le château devait comporter quatre tours et quatre murs d’enceinte. Il avait une fonction essentiellement défensive.

La présence de deux tours encore aujourd’hui ainsi que les pierres apparentes sur la façade Est côté parc confèrent à l’édifice un caractère de « château fort » aux origines anciennes. Cette perception du caractère de la bâtisse est liée au fait que l’invention de la tour circulaire dans l’histoire architecturale remonte dès le XIIe siècle remplaçant les tours rectangulaires dans la construction des châteaux.

Innovation à l’époque, la réalisation des tours rondes demandait plus de technicité car il fallait tailler les faces des pierres légèrement en courbe. Elles présentaient deux avantages défensifs : réduire les angles morts et de résister beaucoup plus aux coups de bélier et aux projectiles.

Le château de Vaulx‑en‑Velin connaît une première transformation durant la période de la Renaissance.

Photo : Château – Le Village, Mathilde Debeaune, 2023

Les premières recherches dans les archives semblent suggérer qu’au XVIe siècle, en 1580, Etienne de Mucio, maître d’hôtel de la maison du Roi est chargé de « faire bâtir, au coin de la cour une tour carrée » pour y tenir « les prisons et greniers ». Il reconstruit à l’époque le château en ruine. 

Une autre étude suggère que le Château à la Renaissance devient une maison des champs, une maison de campagne de tradition italienne importée par les marchands florentins venus à Lyon à la Renaissance. Elles sont conçues pour le repos et le plaisir du propriétaire mais aussi pour l’exploitation agricole. Il en existe deux types : celles issues de constructions existantes comme les granges, les maisons paysannes ou encore les maisons fortes d’origine féodale comme à Vaulx‑en‑Velin avec le château, ou construites spécifiquement à cet usage toutefois plus rare au XVIème siècle.

La présence à proximité des terres agricoles et de certains éléments comme les arcs qui indiquent la présence d’une galerie ouverte attestent cette hypothèse de maison des champs.

De la période de la Renaissance, nous pouvons encore observer les éléments d’architecture suivants :
– Une porte en anse de panier ;
– Fenêtres à croisée, meneau en pierre de taille, partie basse moulurée en chanfrein ;
– Une porte à claveaux, bossage piqué et blason supposé être celui d’Etienne de Mucio à l’intérieur ;
– Des arcs en plein cintre sur colonnes, ces dernières sont actuellement masquées et sont visibles uniquement depuis l’intérieur de l’aile Est.

Entre les deux principales périodes de transformation du château, aménagé sûrement au XVIIIème siècle, l’escalier monumental avec sa double volée qui encadre la porte principale en plein cintre.
Ensuite, au XIXe siècle débute une deuxième période de transformations du château, lorsque la mairie et l’école y ont été installées.

Cette évolution fait suite à l’envoi d’un courrier de 1838 de la sous-préfecture qui rappelle l’obligation pour la commune de se pourvoir d’une maison d’école avant 1839 si elle veut bénéficier d’une aide gouvernementale. Le 16 novembre 1839, le conseil municipal se prononce pour l’acquisition du château. La vente se fait en 1840.
Dans ce contexte à partir de 1840, la façade principale est remaniée pour s’accorder à la nouvelle destination du bâtiment : la mairie. Des éléments de style néoclassique comme le soubassement, le bandeau et l’encadrement monumental des baies viennent en surimpression de l’ancienne façade Renaissance encore perceptible dans sa composition et la forme des fenêtres identiques à celles de la partie ancienne à l’Est du corps principal.

 Zoom sur l’intérieur du Château

Fenêtre à croisée, meneau en pierre de taille, la partie basse est moulurée en chanfrein

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Colonne et arc, intérieur de l’aile Est 

Porte à claveaux, bossage piqué et blason supposé d’Etienne de Mucio – Photos Joelle Giannetti