Vaulx-en-Velin

Publié : 8 mai 2020 Mise à jour : 30 décembre 2021
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Dimanche 10 mai 2020, Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions

Vidéo commémorative – Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions – Dimanche 10 mai 2020


La Ville de Vaulx‑en‑Velin commémore la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions.

Hélène Geoffroy, maire de Vaulx‑en‑Velin – 10 mai 2020

En cette période où les rassemblements sont interdits, les commémorations nationales officielles prennent une forme nouvelle dans notre ville pour maintenir le souvenir et le recueillement.

Cette cérémonie n’a donc pas lieu en présentiel au monument des Droits de l’Homme mais prend la forme d’une vidéo commémorative mise en ligne dimanche 10 mai 2020 sur ce site internet et sur la page Facebook de la Ville.

Vous trouverez également ci-dessous des informations, et des liens pour mieux comprendre l’histoire de l’esclavage, ainsi qu’une sélection d’œuvres artistiques (chanson, peintures, films) sur ce thème.

Un événement digital organisé en partenariat avec le Collectif du 10 mai (dont l’association Lyon Outre-Mer).


S’informer sur l’esclavage et son abolition

Depuis 2006, la France a décrété une journée nationale de commémoration afin d’honorer le souvenir des esclaves et de commémorer l’abolition de l’esclavage, définitivement aboli en France le 27 avril 1848. Le jour du 10 mai, retenu pour cette commémoration, fait référence à la proclamation de Louis Delgrès et à la reconnaissance par la France de l’esclavage comme crime contre l’humanité. Dans cette rubrique, vous trouverez des informations sur :


Commémoration : pourquoi le 10 mai ?

Le jour du 10 mai a été choisi en référence à deux événements historiques :

Proclamation Louis Delgrès
Proclamation du 10 mai 1802 de Louis Delgrès
  • La déclaration de Louis Delgrès le 10 mai 1802. Officier de l’armée de la Révolution, il adresse une proclamation « À l’Univers entier, le dernier cri de l’innocence et du désespoir ». Il soupçonnait, à juste titre, Bonaparte de vouloir rétablir l’esclavage en Guadeloupe, qui avait été aboli en 1794. Il revendique le droit de résistance à l’oppression et lance un appel à la fraternité.
  • Le vote par le Sénat de la loi reconnaissant l’esclavage comme un crime contre l’humanité le 10 mai 2001. La France est le premier État à l’avoir reconnu.

Lieux de mémoire

Le Mémorial ACTe, en Guadeloupe, et le Mémorial de l’Abolition de l’Esclavage, à Nantes, sont deux lieux majeurs dédiés à la mémoire des victimes de l’esclavage et à l’histoire de l’humanité.


Mémorial ACTe : Centre caribéen d’expressions et de mémoire de la Traite et de l’Esclavage

Inauguré le 10 mai 2015, le Mémorial ACTe est situé en Guadeloupe, sur le site de l’ancienne usine sucrière Darboussier. Ce mémorial, dédié à la mémoire collective de l’esclavage et de la traite, comprend aussi un musée et un centre d’arts vivants et de congrès. Ouvert sur le monde contemporain, le Mémorial ACTe invite à se recueillir, à s’informer et à apprendre une histoire commune à l’humanité.

Il s’agit du plus ambitieux lieu de mémoire jamais dédié à l’esclavage et du musée le plus complet et le plus abouti consacré à ce thème.


Le mémorial de l’abolition de l’esclavage

Mémorial de l'abolition de l'esclavage
Jean-Marc Ayrault / CC BY

Inauguré le 25 mars 2012, le Mémorial de l’abolition de l’esclavage est situé à Nantes. Ce lieu de visite est consacré à la traite négrière, à l’esclavage et à son abolition et se situe dans ce qui fut l’un des principaux ports négriers de France. Conçu par l’artiste Krzysztof Wodiczko et l’architecte Julian Bonder, il est l’un des plus importants au monde.

Au-delà de la mémoire des victimes de la Traite atlantique, il rend hommage aux luttes contre les traites et les esclavages dans le monde. La vocation du Mémorial : se souvenir, alerter et transmettre un message universel.

Des lois, témoignages, œuvres littéraires, chants, textes fondamentaux de l’abolitionnisme… provenant de tous les continents touchés par la traite sont notamment à y découvrir.


Le Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage (CNMHE)

Comité National pour la Mémoire et l'Histoire de l'EsclavageInstitué par un décret en mai 2009, ce comité a pour mission de conseiller le Gouvernement sur les questions relatives à l’histoire de la traite, de l’esclavage et de leur abolition : recherches, enseignement, transmission, sensibilisation, commémorations, lieux de mémoire, ressources documentaires, patrimoine…


Émissions documentaires

Dans cette sélection d’émissions documentaires, vous découvrirez ces hommes et femmes qui prirent part à l’abolition de l’esclavage. Vous entendrez aussi des grandes voix contemporaines qui veillent à perpétuer le souvenir des déportés de la traite. Qu’ils se nomment Maryse Condé ou Lilian Thuram, ils vous racontent l’histoire de l’esclavage, de son abolition, avec leurs mots, à la fois forts et douloureux. Ainsi, cette déclaration d’Aimé Césaire : « Nous naissons dans la cave des bateaux négriers, c’est là qu’est née l’histoire antillaise moderne ».

Sur le site Lumni, L’abolition de l’esclavage, un court film d’animation, permettra aux plus jeunes de découvrir les événements à hauteur d’enfants.


La Fabrique de l’Histoire – France culture

En 2015, à l’occasion de la commémoration nationale de l’abolition de l’esclavage et l’inauguration du Mémorial ACT, l’émission radiophonique La Fabrique de l’Histoire a consacré quatre épisodes à l’histoire de l’esclavage, où de nombreux chercheurs et professeurs apportent leur connaissance sur le sujet. Un podcast avec Emmanuel Laurentin.


Les Archives – Institut National de l’Audiovisuel (INA)

L’INA propose à l’occasion de la commémoration du 10 mai sur son site 1848, l’esclavage est aboli en France, un article synthétique sur l’histoire de l’esclavage et de son abolition.

Sur ce site, vous pourrez également visionner un entretien avec Aimé Césaire datant de 1982. Fondateur et représentant majeur du mouvement littéraire de la négritude (article de RFI), ce grand écrivain et homme politique français évoque l’esclavage et les combats pour son abolition (1982). Il revient aussi sur le génocide du peuple noir que représente l’esclavage, l’action de Schoelcher et des libéraux d’Europe, les révoltes d’esclaves, ainsi que les problèmes économiques et de dépendance pour les Antilles d’aujourd’hui.


Les beaux jours de Maryse Condé, Grand entretien au Mucem – 2 juin 2019

Dans le cadre du Festival Oh les beaux jours du Mucem, Maryse Condé retrace son parcours de journaliste, dramaturge, auteure pour la jeunesse, essayiste, romancière, et professeure. Elle partage la scène avec des complices artistiques ; évoque ses engagements et un projet avec de jeunes Marseillaises de La Busserine autour de son roman pour la jeunesse Chiens fous dans la brousse ; elle revient également sur la question de la représentation du peuple noir, notamment dans les musées…


10 mai Africaphonie, de Michaël Gosselin (2009)

Modeste et Alain réunissent Richard Bohringer et les artistes de la diaspora Jimmy Cliff, Amadou et Mariam, Dédé Saint Prix, Bill Akua Betote, Gérald Toto, Thierry Henry, Lilian Thuram autour du festival Africaphonie. Chaque artiste apporte son témoignage sur les conséquences psychologiques liées à l’histoire de l’esclavage et surtout, le besoin de célébrer aujourd’hui cette mémoire.

Jacques Chirac, Christiane Taubira ou encore Elikia M’Bokolo reviennent ainsi sur l’histoire de l’esclavage et sur l’instauration de cette journée de commémoration. Chacun s’exprime sur la date du 10 mai et explique ce que peut représenter le mouvement Africaphonie aujourd’hui pour les nouvelles générations.


Toussaint Louverture et l’abolition de l’esclavage, de Laurent Lutaud (2008)

Dès 1794, en pleine Révolution et à la suite d’un soulèvement d’esclaves, l’esclavage est aboli une première fois dans les colonies françaises de Saint-Domingue et de la Guadeloupe. Le film raconte cet événement méconnu à travers la figure emblématique de la Révolution haïtienne, Toussaint-Louverture. Dans ce contexte, l’économie de plantation jouait un rôle essentiel dans la prospérité de la France. Plusieurs ressources sont disponibles sur le site comme le livret pédagogique et des courtes vidéos (interview de Christiane Taubira, portrait de Toussaint-Louverture…)


L’abolition de l’esclavage, de Jean-Philippe Pollien et Caroline Puig-Grenetier (2014)

Le site Lumni (anciennement France TV éducation) invite les enfants à apprendre autrement et mieux comprendre le monde qui nous entoure.

Dans ce court film d’animation, Jimmy, Léo et Moussa racontent l’abolition de l’esclavage, notamment grâce aux idées de Victor Schoelcher, le 27 avril 1848. Jimmy et Moussa fêtent en Guadeloupe ce grand progrès pendant que Léo explique comment les esclaves se font attribuer un nom et que, malgré ce décret, l’esclavage est loin d’avoir disparu.


Œuvres artistiques

Des tableaux sont autant de témoins picturaux de ces pratiques d’une grande violence et des luttes qui permirent d’y mettre fin. Ainsi, la toile de François-Auguste Biard L’abolition de l’esclavage ou encore la sélection d’œuvres picturales Le modèle noir de Géricault à Matisse du site « L’Histoire par l’image ».

Pour l’aspect musical, Francis Cabrel a ainsi consacré la chanson Cent ans de plus à la mémoire des esclaves, et y rend hommage aux grands bluesmen américains. Mêlant slam, musique, peinture et danse, Abd al Malik et Mattéo Falkone ont composé un court spectacle en écho au tableau Le jeune noir à l’épée de Puvis de Chavannes.


L’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises, 1848 de François-Auguste Biard (1849)

L'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises de François-Auguste Biard
L’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises de François-Auguste Biard (1849)

Ce tableau de François Biard (1798-1882) représente une scène d’émancipation dans les colonies, au moment de la proclamation de l’abolition de l’esclavage, le 27 avril 1848.

Un courte vidéo de 3 minutes 30 vous explique cette toile et le contexte dans lequel elle a été peinte.


Le modèle noir de Géricault à Matisse – L’Histoire par image

Portrait de Jean-Baptiste Belley par Girodet-Trioson, 1798. Musée de l'Histoire de France, Versailles.

Le site internet L’Histoire par l’image enrichit la connaissance du passé à travers les œuvres d’art. Dans un album, Les modèles noirs à travers l’histoire de France, ce sujet est exploré à travers de nombreuses œuvres artistiques : peintures, dessins, sculptures, photographies, affiches…

Ces œuvres, et l’analyse qui les accompagnent, offrent un réel éclairage sur les réalités sociales, économiques, politiques et culturelles d’une époque.


Spectacles musicaux

Cent ans de plus, de Francis Cabrel (1999)

Issue de l’album Hors saison, la chanson Cent ans de plus raconte les atrocités subies par les esclaves, et rend hommage aux grand noms du blues américain, tels Edward James House (connu sous le nom de Son House) ou Chester Arthur Burnett (aussi appelé Howlin’ Wolf).


Le jeune noir à l’épée d’Abd al Malik et Mattéo Falkone

S’inspirant de la toile Le jeune noir à l’épée de Puvis de Chavannes, Abd Al Malik, célèbre poète, rappeur, slameur et essayiste, compose une méditation poétique, rythmée et slamée, sur l’identité, conçue avec le chorégraphe burkinabé Salia Sanou.


L’histoire de l’esclavage et de son abolition au cinéma

Dans cette sélection de films, de grands réalisateurs comme Steven Spielberg, Quentin Tarantino ou Steve McQueen abordent l’esclavage et son abolition au travers de grandes figures historiques comme Joseph Cinqué, de l’équipage de l’Amistad, ou encore le président américain Abraham Lincoln. Des films marqués par la lutte d’hommes et de femmes pour garder leur dignité et mettre un terme à l’inacceptable.


Free state of jones, de Gary Ross (2016)

En pleine guerre de Sécession, Newton Knight, courageux fermier du Mississippi, prend la tête d’un groupe de modestes paysans blancs et d’esclaves en fuite pour se battre contre les États confédérés. Formant un régiment de rebelles indomptables, Knight et ses hommes ont l’avantage stratégique de connaître le terrain, même si leurs ennemis sont bien plus nombreux et beaucoup mieux armés… Résolument engagé contre l’injustice et l’exploitation humaine, l’intrépide fermier fonde le premier État d’hommes libres où noirs et blancs sont à égalité.


12 years a slave, de Steve McQueen (2014)

Les États-Unis, quelques années avant la guerre de Sécession. Solomon Northup, jeune homme noir originaire de l’État de New York, est enlevé et vendu comme esclave. Face à la cruauté d’un propriétaire de plantation de coton, Solomon se bat pour rester en vie et garder sa dignité.


Le Majordome, de Lee Daniels (2013)

Majordome de la Maison-Blanche, Cecil Gaines fut, durant sept présidences, un témoin privilégié de son temps et des tractations qui ont lieu au sein du Bureau Ovale. À travers son regard, le film retrace l’évolution de la vie politique américaine et des relations entre communautés. De l’assassinat du président Kennedy et de Martin Luther King au mouvement des « Black Panthers », de la guerre du Vietnam au scandale du Watergate, Cecil vit ces événements de l’intérieur, mais aussi en père de famille…


Lincoln, de Steven Spielberg (2013)

Les derniers mois tumultueux du mandat du 16e Président des États-Unis. Dans une nation déchirée par la guerre civile et secouée par le vent du changement, Abraham Lincoln met tout en œuvre pour résoudre le conflit, unifier le pays et abolir l’esclavage. Cet homme doté d’une détermination et d’un courage moral exceptionnels va devoir faire des choix qui bouleverseront le destin des générations à venir.


Django unchained, de Quentin Tarantino (2013)

Dans le sud des États-Unis, deux ans avant la guerre de Sécession, le Dr King Schultz, un chasseur de primes allemand, fait l’acquisition de Django, un esclave qui peut l’aider à traquer les frères Brittle, les meurtriers qu’il recherche. Schultz promet à Django de lui rendre sa liberté, et de l’aider à retrouver sa femme Broomhilda, lorsqu’il aura capturé avec lui les Brittle – morts ou vifs.


Case départ, de Thomas Ngijol, Fabrice Eboué, Lionel Steketee (2011)

Demi-frères, Joël et Régis n’ont en commun que leur père qu’ils connaissent à peine. Au chômage, Joël considère que la France est un « pays raciste », responsable de tous ses échecs. Totalement intégré, Régis renie sa moitié noire et ne supporte pas qu’on fasse référence à ses origines.

Réclamés au chevet de leur père mourant aux Antilles, ils reçoivent pour tout héritage l’acte d’affranchissement qui a rendu la liberté à leurs ancêtres esclaves. Faisant peu de cas de la richesse symbolique de ce document, ils le déchirent. Décidée à les punir pour ce geste, une mystérieuse vieille tante décide de leur faire remonter le temps, en pleine période esclavagiste !


Amistad, de Steven Spielberg (1998)

En 1839, « l’Amistad », navire espagnol transportant des esclaves africains, est pris dans une violente tempête au large de Cuba. Une cinquantaine de prisonniers réussissent à se libérer de leurs chaînes et se retournent contre leurs bourreaux, qu’ils passent par les armes. Cinqué, leur leader, oblige le capitaine à les ramener vers l’Afrique, mais celui-ci, profitant de son ignorance, met le cap sur l’Amerique.

Jetés en prison, les mutins vont être défendus par deux fervents abolitionnistes, Theodore Joadson et Lewis Tappan, qui engagent un jeune avocat, Roger Baldwin.


Série

Self made : d’après la vie de Madam C. J. Walker, de Nicole Asher (2020)

En 4 épisodes d’environ 50 minutes, on découvre l’ascension fulgurante de Madam C.J. Walker, femme d’affaires autodidacte. Celle qui fut blanchisseuse et fille d’anciens esclaves deviendra une philanthrope distribuant sa fortune autour d’elle. Découvrez l’incroyable destin de la première femme millionnaire américaine.